LA VIE DES MARAIS - JUIN 2020

En direct des Marais salants de Guérande, avec Sylvain, paludier, qui nous parle aujourd’hui de la Fleur de sel et … des artémias !

Le mois de mai très beau et chaud a vu un démarrage de saison très rapide

puis la pluie est revenue début juin faisant remonter le niveau d’eau dans les marais salants et baisser la concentration de sel.

Aujourd’hui en direct des marais sous le soleil, Sylvain est ravi de nous montrer la récolte de fleur de sel cueillie la veille au soir. Elle est magnifique toute fraîche et teintée de rose. C’est grâce au vent que la magie naturelle opère pour produire ces fins cristaux.

Cette zone de la presqu’ïle, appelée « Marais du roi » vers Batz-sur-mer a des caractéristiques qui font que le sel se forme plutôt précocément et en quantité.

Le « mulon » est le nom donné au tas de sel au bord de la saline qui y restera jusqu’au « roulage » qui est la rentrée de la récolte en fin de saison.

Sur la dizaine d’œillets de cette parcelle il y a déjà 5 tonnes entreposées sur le mulon, ce qui est conséquent au regard des 36 récoltées en 2019 pour la saison entière.

Les « adernes » sont des bassins périphériques aux œillets de récolte, on y stocke l’eau qui viendra ensuite remplir les œillets. Elles servent également de zone d’évaporation.

C’est dans les adernes que se développent les artémia : minuscules crustacés qui se plaisent en milieu extrêmement salé.

Leur présence pouvant gêner la récolte, le paludier place un filtre à l’entrée de l’eau afin de pouvoir récolter un sel plus pur, exempt de ces petites bêtes et également des graines de fleurs portées par le vent qui peuvent venir s’y déposer. En effet la fleur de sel se récolte en surface avec une « lousse », une sorte d’écumoire fixée au bout d’un long manche. Ensuite c’est tout le talent du paludier que de pratiquer le geste idéal pour glisser cet outil sous la surface de l’eau sans toucher le fond argileux de l’œillet.