LA VIE DES MARAIS... EN HIVER

Que se passe-t-il à Guérande mi-février ? 

L’hiver a été doux et a laissé l’opportunité aux paludiers de faire les travaux d’entretien comme le nettoyage des canaux et vasières : ces travaux collectifs consistent à retirer la végétation qui s’est installée et à dégager à la pelle les circuits hydrauliques des étiers, bondres et bondreaux.

Les lotis sont encore noyés. Ils ont été mis sous eaux pendant l’hiver de façon à ce que la végétation ne pousse pas, à ce que les vaguelettes ne viennent pas saper les ponts et que le gel ne dénature pas les argiles.

En février – mars ce sont donc plus des travaux collectifs, puis peu à peu les paludiers videront leurs salines pour entretenir les premières pièces en retirant vase et algues des fares. Ensuite viendra le temps de l’habillage des œillets…

L’hiver est également souvent le moment choisi pour réhabiliter certaines salines abandonnées. En effet, vers 1870, 700 paludiers travaillaient sur 17 000 œillets mais dans les années 1970, l’activité a considérablement baissé du fait de la concurrence du sel industriel, des chantiers navals de St-Nazaire et du développement du tourisme. Depuis 1980, une formation a été mise en place pour favoriser le retour de paludiers sur les Marais. Aujourd’hui 13 000 oeillets sont à nouveau en activité, sur un potentiel estimé à 15 000.

Les premières récoltes d’algues pour les Cosmétiques Guérande se feront en avril. En effet leur développement est dépendant du taux de salinité de l’eau : pour le limu vert ce taux doit rester faible donc le développement se fait en début de saison, pour la dunaliella, il doit être élevé donc il se fera plutôt en fin de saison.

La campagne 2018 démarre donc dès maintenant et trouvera son aboutissement au moment des récoltes de sel entre juin et septembre ! 

Le rythme de vie du paludier est intimement lié à son milieu : comme ses salines mises en sommeil, l’hiver son activité physique s’est ralentie et voici donc également venu le temps de reprendre l’activité au grand air qui lui est si chère …

Olivier L., paludier,